Une interview de l’équipe Enlaps parue dans La Tribune !

Portrait equipe ENLAPS

La Tribune : « Startup : Enlaps invente un boîtier autonome pour les Time-lapse

Un boîtier spécialisé dans les time-lapses, avec un logiciel adapté pour reconstituer et observer des phénomènes lents, allant de quelques heures à plusieurs mois, voire années. C’est le pari de la start-up grenobloise Enlaps. Elle se prépare à lancer d’ici la fin de l’année sa première campagne de crowdfunding pour financer ce tout nouveau boitier, nommé Tikee.

Et si les time-lapses devenaient un jeu d’enfant ? Eclipse de la super lune, construction d’un nouveau bâtiment, montage et démontage d’un festival… Si tous ces moments semblent différents, ils ont un point commun : ils se passent dans un laps de temps assez long qui les rend difficile à apercevoir à l’œil nu.

Croissance avec les réseaux sociaux

C’est pourquoi la startup Enlaps, créée en septembre 2015, a eu l’idée de développer un boîtier spécifique, qui agit comme un appareil photo à faible consommation prenant des photos en temps réel, muni d’une application spéciale, en vue de révolutionner le marché du time-lapse.

Car avec l’essor des réseaux sociaux et des vidéos en ligne, la popularité de ce type d’image n’a cessé de croître. Il n’y a qu’à regarder l’attrait que portent pour elles des sociétés telles que Dailymotion ou Vimeo qui a crée une chaîne dédiée aux time-lapses.

« Auparavant, il fallait avoir suffisamment de batteries de rechange pour son appareil pour créer un time-lapse, ainsi qu’être muni d’un logiciel professionnel coûteux », explique Antoine Auberton, cofondateur d’Enlaps, qui se targue de proposer un outil plus simple d’accès.

Objectif : une consommation réduite

Avec plusieurs des cinq co-fondateurs (Antoine Auberton-Hervé, Benoit Farinotte, Kévin Picot, Christophe Tong-Viet, Jérôme Elie) ayant une expérience professionnelle dans l’industrie solaire, la start-up a eu l’idée d’intégrer un panneau solaire à son boitier pour le rendre autonome en énergie. « D’une taille n’excédant par 18 cm en longueur et en largeur pour 700g, le boitier se veut compact pour entrer dans le sac à dos d’un photographe« , précise Antoine Auberton.

Le logiciel est également tourné vers la réduction de la consommation d’énergie, tandis que les données sont ensuite envoyées sur un cloud pour être stockées et mises en forme. Si la résolution intégrée au sein du boitier ne remplacera pas un reflex, la cible d’Enlaps est plutôt d’offrir le même type de résolution qu’une GoPro.

« Contrairement à la vidéo, le time-lapse consiste à suivre l’évolution de choses qui évoluent lentement, et qui couvrir plusieurs saisons ou plusieurs années. On n’est pas limités, tant qu’il y a un minimum de soleil pour remonter les informations sur le réseau télécom via un modem 3G« , rappelle le co-fondateur.

Des livraisons à l’été 2016

La prochaine étape ? Le projet sera dévoilé au grand public dès novembre prochain, avec le lancement d’une campagne de crowdfunding faisant office de pré-commandes, avec de premières livraisons prévues en juin 2016.

« Aujourd’hui, nous avons déjà une maquette fonctionnelle de l’ensemble de la solution, et le crowdfunding nous permettra de passer à l’étape supérieure de l’industrialisation« , précise Antoine Auberton, qui ne souhaite pas encore nommer la plateforme choisie, ni le montant qu’il lui faudra lever.

Son prix conseillé ? Moins de 600€ pour demeurer accessible au grand public. « Plusieurs personnes se sont montrées intéressées, telles que des photographes indépendants, des entreprises dans l’événementiel, ou encore dans le milieu de la construction…« , glisse le cofondateur.

Son modèle économique comprend à la fois la vente du boîtier et un abonnement au logiciel, -avec un accès gratuit pour sortir des time-lapses puis un accès payant pour des fonctionnalités plus avancées-, et n’exclut pas non plus la vente d’accessoires adaptés.

Des marchés mondiaux et variés

L’équipe fera ensuite partie de la délégation française qui se rendra au CES de Las Vegas, en janvier 2016. « Notre marché est très large, et va du suivi de l’évolution des glaciers aux constructions de bâtiment, en passant par le suivi d’enneigement sur les pistes de ski ou l’installation d’événements musicaux comme Musilac« , explique Antoine Auberton.

Selon lui, il n’existe pas encore de concurrence directe sur ce segment : « On a parfois affaire à des sociétés de services qui tentent de trouver des solutions à la problématique de l’énergie en ajoutant des batteries à des appareils photos, mais ces entreprises pourraient devenir par la suite nos clients ». La GoPro proposerait également une fonction de time-lapse, mais à court terme.

Des discussions seraient en cours avec des entreprises à dimension nationale, présentes dans la région, en vue de l’industrialisation. « Grenoble présente un bon écosystème pour innover, car il existe une émulation et des synergies possibles avec d’autres entreprises », affirme-t-il.

Basée au sein des locaux de la pépinière Tarmac à Meylan, Enlaps vise rapidement à s’étendre à l’international, avec, dans un premier temps, l’Amérique du Nord, l’Europe, puis à terme le marché mondial »

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